Mettons une chose au clair. Nous avons à cœur le succès de la LPHF. Et jusqu’à preuve du contraire, la ligue semble être en très bonne forme, comme l’a démontré le plus récent record d’assistance pour un match de hockey féminin avec 19 285 spectateurs. Cette foule s’est déplacée au Scotiabank Arena, à Toronto. Ce record ne durera pas nécessairement longtemps avec un premier match de la LPHF au Centre Bell qui aura lieu le 20 avril 2024. L’amphithéâtre peut accueillir plus de 21 000 personnes.
Niveau salaire, le minimum de la LPHF est de 35 000$ US et le salaire annuel moyen est de 55 000$ US. Pour comparer avec la défunte Ligue canadienne de hockey féminin (LCHF), le salaire des joueuses variait entre 2000 $ et 10 000 $...
Après quatre mois d’écoulés à la saison 2024, on peut toutefois se questionner sur la viabilité de la LPHF dans un marché sportif nord-américain extrêmement compétitif.
Un lancement timide
Six équipes évoluent au sein du circuit. Pourtant, aucune de ces formations n’a d’identité. Pas de nom, pas de logo et pas de chandail distinct. L’équipe située à Montréal s’appelle, vous l’aurez compris, l’équipe de Montréal. C’est moche. Sans oublier le repêchage qui est passé complètement sous le radar.
Lorsque le Rocket a débarqué à Laval dans la Ligue américaine de hockey, tout le monde était excité. La publicité autour du nouveau club-école du Canadien de Montréal était exceptionnelle. On parlait sans cesse de Maurice Richard et de l’héritage qu’il a laissé derrière lui. Les gens se sont attachés à l’histoire autour du club.
Alors que s'est-il passé avec la LPHF ? Une question d’argent ? Ce serait surprenant. La ligue compte sur Mark Walter, un Américain dont la fortune personnelle est évaluée, selon Forbes, à 5,4 G $ US. Les hockeyeuses semblent être entre de bonnes mains. C’est notamment ce qui distingue cette nouvelle ligue de la LCHF qui a fermé ses portes en 2019, puisque « le modèle d'affaires n’était pas rentable » selon ses dires.
Un parrainage sera nécessaire
Selon nous, le modèle par excellence que devrait suivre la LPHF est celui de la Women’s National Basketball Association (WNBA). Lors de la saison 2023, cette ligue a connu sa saison régulière la plus regardée en 21 ans avec une audience en hausse de 21%. La WNBA a atteint plus de 36 millions de téléspectateurs uniques sur l’ensemble des réseaux nationaux, une augmentation de 27% par rapport à 2022.
La solution? La NBA! La Ligue nationale de basketball et son ancien commissaire David Stern ont fondé la WNBA en 1996. Jusqu’en 2018, la ligue féminine perdait près de 10 millions par an. Cependant, la WNBA a profité de l’expertise, de l’argent et de la visibilité de la meilleure ligue au monde.
Après 25 ans de persévérance, la WNBA vaut aujourd’hui plus d’un milliard de dollars et ses joueuses reçoivent en moyenne 130 000 $ US par saison. Imaginez, 25 saisons avant d’avoir des résultats dans un sport plus populaire que le hockey… La Ligue nationale de hockey (LNH) et ses propriétaires doivent au plus vite s’impliquer !
Actuellement, la LNH donne l’impression qu’elle ne veut pas se mouiller par peur de perdre de l’argent. C’est pourtant avec l’aide de la meilleure ligue au monde que les soupçons et préjugés envers les femmes au hockey pourront disparaître.
La LNH a un devoir, celui de faire briller le hockey sur la scène internationale, féminin autant que masculin.
Illustration : DALL-E