Utiliser le sport pour favoriser la réussite des jeunes, c’est le pari que fait l’organisme marocain Tibu Africa depuis 2011.
Il y a 13 ans, Mohamed Amine Zariat, alors joueur de basket-ball marocain, a pris conscience de l’effet positif du sport sur ses pairs et lui. Il a décidé d’innover et de lancer un tournoi international de basket-ball universitaire, TIBU : « T comme tournoi, I comme international, B comme basket-ball, U comme universitaire ».
Monsieur Zariat dit venir en aide aux jeunes en difficulté avec son tournoi, qui s’est transformé en organisme au fil du temps. Celui-ci vise à contribuer, avec le sport comme vecteur d’apprentissage, aux 17 objectifs de développement durable, dont l’égalité entre les sexes, l’éducation de qualité et les partenariats pour la réalisation des objectifs. Après ses débuts au Maroc, Tibu s’étend jusqu’au Sénégal, en Côte d’Ivoire, en Tunisie et à Madagascar.
« Aujourd’hui, l’émancipation, l’autonomisation, l’éducation, la formation [...] des filles et des femmes sont un sujet majeur chez nous », explique le président de l’organisme en précisant que 64% des participants et des participantes sont des filles.
Tibu Africa vise plusieurs catégories d’âges avec différents programmes, et pour le président,
l'« école des deuxièmes chances » est un de leurs projets centraux. Celui-ci enseigne les métiers du sport aux jeunes en situation de précarité. Après une formation de 1200 heures et beaucoup d’accompagnement, ils peuvent s’introduire sur le marché du travail.
Qui sont ces jeunes?
1,7 million de jeunes Marocains et Marocaines de 15 à 24 ans sont en dehors de tout système formel. Ils n’ont actuellement ni éducation, ni emploi, ni formation. Ils forment une catégorie socio-économique distincte, les NEET (Not in Education, Employment or Training) .
Rajae Anys était enquêtrice dans l’étude qualitative sur les NEET au Maroc, Les NEET : une déconstruction sociologique , fait en collaboration par l’Observatoire national du développement humain (ONDH) et l’UNICEF.
Elle affirme que l’une des catégories de ces jeunes en situation précaire « sont des jeunes qui ont des difficultés à s’insérer dans le marché de l’emploi, du fait qu’ils ne maîtrisent pas les langues, qu’ils n’ont pas la préparation adéquate des CV et qu’ils n’ont pas cette prise de parole en public facile. »
Pour contrer ce problème social, Tibu Africa désire, entre autres, inscrire 4,5 millions de jeunes filles et d’enfants au programme « Génération Sportive », basé sur l’apprentissage avec le sport, d’ici 2026.
Illustration : Saphia Weladji